CLASSICS 180° – la tournure de ce concert
« S’il te plaît, dessine-moi un concert ! » La demande n’a rien d’incongru pour l’illustrateur français Grégoire Pont, qui accompagne de nombreux orchestres avec sa tablette et avec des animations en direct. Sous son stylet naissent des dessins enchanteurs projetés sur grand écran, qui épousent au plus près le fil musical du concert. Aux côtés de l’orchestre Les Siècles, Grégoire Pont traduit en images un chef-d’œuvre de Ravel, l’un des compositeurs de prédilection de cette formation. De l’univers fantomatique de la « Danse macabre » de Saint-Saëns à la fresque impressionniste « Daphnis et Chloé » de Ravel, en passant par un éblouissant concerto pour violoncelle et l’univers féérique de la musique de ballet « Ma Mère l’Oye » visualisé en direct par Grégoire Pont, voilà qui est promesse de ravissement auditif et visuel.
***
Programme du concert en PDF
CHANGEMENT DE PROGRAMME
Au lieu des concerts avec le Baltic Sea Philharmonic du 14 au 17 novembre 2024, c'est l'orchestre « Les Siècles » qui jouera. Le concert du 14* novembre 2024 à Lugano a cependant dû être annulé pour des raisons de calendrier (annonce au 24.9.2024).
Tous les billets pour les concerts du 15*16*17* novembre 2024 restent valables.
Les remboursements de billets individuels via la billetterie sont possibles.
A chaque époque ses instruments : telle est la démarche inédite de l’orchestre Les Siècles, formation unique au monde qui joue chaque répertoire sur les instruments historiques appropriés. Ces musiciens d’une nouvelle génération mettent ainsi en perspective de façon inattendue et pertinente plusieurs siècles de création musicale. La musique française figure en bonne place dans leurs programmes de concert et leurs enregistrements, qui sont régulièrement primés. Invités sur les plus grandes scènes mondiales, Les Siècles ont aussi pour but de transmettre au plus grand nombre leur passion de la musique classique et s’investissent pour cela dans de nombreux pédagogiques dans les écoles, les hôpitaux ou les prisons. L’ensemble a déjà collaboré avec le dessinateur Grégoire Pont dans le cadre de la série télévisée « Presto ! » et lors de nombreux concerts.
Ustina Dubitsky est l’une des cinq protagonistes de « Maestra », documentaire tourné en 2022 sur les coulisses du concours parisien réservé aux femmes cheffes d’orchestre. Elle en est repartie avec le prix du Paris Mozart Orchestra : juste récompense pour cette musicienne d’origine ukrainienne qui s’est d’abord formée comme violoniste en Allemagne, avant de se tourner vers la direction. Après des études à Weimar, elle s’est perfectionnée à Zurich auprès de Johannes Schlaefli. Elle a depuis lors été invitée à occuper le poste de cheffe assistante du l’orchestre du Gürzenich de Cologne et à diriger nombre d’orchestres français et allemands. En avril 2024, elle a fait ses débuts à l’Opéra d’État de Bavière (Munich) avec le diptyque « Lucrezia/Der Mond ». Ustina Dubitsky développe aussi ses propres projets, comme « Wie ich dich liebe », production réunissant des acteurs et des musiciens de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig.
Le musicien parisien Xavier Philipps tutoie le violoncelle depuis son plus jeune âge. Lauréat de plusieurs concours internationaux, il doit surtout à une longue collaboration avec Mstislav Rostropovitch son essor sur la scène internationale. Comme soliste, Xavier Phillips est l’invité des orchestres les plus prestigieux sur les grandes scènes internationales. Son univers musical ne se limite pas au répertoire concertant, puisqu’il réserve également une place privilégiée à la musique de chambre. Son enregistrement de l’intégrale des œuvres pour violoncelle et piano de Beethoven lui a valu les critiques les plus dithyrambiques. Son dernier album est consacré à l’univers de Gabriel Fauré. Xavier Phillips se joint à cette tournée suisse en voisin, puisqu’il enseigne depuis une décennie sur le site sédunois de la Haute école de musique de Lausanne et occupe le poste de directeur artistique de l’ensemble de cordes Lausanne Soloists.
Depuis son plus jeune âge, Grégoire Pont dessine. Ce diplômé de l’école Penninghen, école parisienne d’arts graphiques et de communication, est aussi un grand amateur de musique classique. Il a dès lors décidé de réunir ses deux passions et de développer les « cinesthetics », un nouveau concept de performance consistant à dessiner et animer en direct lors de concerts. « Le Concerto du chat », son premier film d’animation, a ouvert la voie en 1992. Grégoire Pont et sa tablette numérique ont depuis lors accompagné des concerts dans des grandes salles de renom, de Londres à Tokyo en passant par Paris et Francfort. Il a aussi fait entrer ses techniques d’animation dans le monde de l’opéra et du ballet. Il prépare actuellement une tournée consacrée à « Pierre et le loup » avec Les Siècles et ajoutera en 2025 ses projections magiques à « La Flûte enchantée » à l’Opéra de Göteborg.
De l’une de ses mélodies pour voix et piano sur un poème d’Henri Cazalis, Saint-Saëns a tiré un poème symphonique. La « Danse macabre » évoque la Mort faisant danser les squelettes au son d’un violon volontairement désaccordé, alors que le xylophone – nouveau venu dans l’orchestre symphonique – imite les os qui s’entrechoquent. Ravi de cet effet, le compositeur en a de nouveau fait usage dans son célèbre « Carnaval des animaux ». Une parodie du « Dies Irae » médiéval intervient aussi au fil de cette œuvre symphonique qui s’est rapidement imposée comme un grand succès, même si elle déboussolé le public lors de sa création.
« Si Saint-Saëns décide de poursuivre dans cette voie (…) il est certain de récupérer un grand nombre des voix qu'il a perdues en raison de ses divergences trop évidentes du classicisme ». Tels sont les propos du critique musical venu rendre compte en janvier 1873 de la création du Concerto pour violoncelle d’un compositeur encore très controversé. Cette œuvre composée à l’intention du violoncelliste français Auguste Tolbecque respecte certes le modèle du concerto classique en trois mouvements. Ceux-ci sont toutefois enchaînés les uns aux autres pour donner l’impression d’une œuvre d’un seul tenant parcouru dans son entier d’un même motif fluide de triolets.
« Ma Mère l’Oye » était au départ l’unique œuvre de Maurice Ravel conçue pour piano à quatre mains. Émerveillé par les contes de fées français du XVIIe siècle, le compositeur a conçu cinq petites pièces qui évoquant la poésie de l’enfance au gré d’une écriture dépouillée à la portée de très jeunes interprètes. Un an après la création (1910) de cette petite suite sous des doigts enfantins, Ravel a entrepris d’orchestrer l’ouvrage, avant de le transformer en ballet à la demande du mécène français Jacques Rouché. Il a alors étoffé la partition en y ajoutant un Prélude, un tableau (« Danse du rouet ») et quatre interludes pour relier les scènes entre elles.
En 1909, Diaghilev s’est installé à Paris avec ses Ballets Russes et a commandé à Ravel un ballet basé sur un roman de l’auteur grec Longus. Ce récit de l’éducation sentimentale d’un jeune chevrier épris d’une bergère a donné bien du fil à retordre au musicien français, qui a plutôt choisi de composer une vaste fresque musicale fidèle à la Grèce de ses rêves . Il a dès lors produit une partition sublime, dont il a ensuite tiré deux suites. La deuxième reprend le dernier tableau du ballet, mettant en scène Chloé sauvée par dieu Pan et sa réunion avec Daphnis. La suite regroupe ainsi le radieux « Lever du jour », « Pantomime » et l’exubérante « Danse générale ».