CLASSICS 180° – la tournure de ce concert
Pour Gustav Mahler, une symphonie consistait à « construire un monde avec toutes les ressources techniques disponibles ». Le légendaire Budapest Festival Orchestra fait résonner ce monde à travers une formation orchestrale de grande envergure : un tour de force menant des sonorités sombres de la marche au final jubilatoire, en passant par la célèbre musique d'amour de l'Adagietto (« Mort à Venise »). 70 minutes de musique captivante – avec une introduction du chef d'orchestre Iván Fischer, fin connaisseur du répertoire mahlérien.
DI, 18*05*25
GENÈVE, À 18 H
LU, 19*05*25
LUCERNE, À 20 H
MA, 20*05*25
ZURICH, À 20 H
ME, 21*05*25
BERNE, À 20 H
En créant le Budapest Festival Orchestra (BFO) avec la complicité de son ami pianiste Zoltán Kocsis, le chef hongrois Iván Fischer a réalisé un rêve. Depuis son lancement en 1983, la phalange n’a cessé de faire valoir une approche innovative de la musique en élargissant le format du concert classique. Classé dans le « top ten » des meilleures formations au monde, le BFO est un invité régulier des grandes scènes internationales. L’ensemble participe aussi à des productions lyriques, notamment dans le cadre du Vicenza Opera Festival fondé par Iván Fischer en 2018. Dans sa ville de résidence, le BFO s’engage dans un large éventail de projets destinés à l’ensemble de la population. Il a aussi affirmé sa présence par le biais d’enregistrements primés à maintes reprises, notamment ceux dédiés à Mahler.
A la fois chef d’orchestre, compositeur, directeur d’opéra, penseur et pédagogue, Iván Fischer est l’un des musiciens les plus visionnaires de son époque. À la tête du Budapest Festival Orchestre depuis quatre décennies, il a développé plusieurs nouveaux formats de concerts et a réformé les structures de l’orchestre symphonique, qu’il envisage comme un groupement musical au service de la communauté. Son travail comme directeur musical du BFO s’est dès lors imposé comme l’une des plus grandes réussites musicales des quatre dernières décennies. Le musicien hongrois est également le fondateur de plusieurs festivals, dont le Budapest Mahlerfest, le festival Bridging Europe et le Vincenza Opera Festival. Il entretient par ailleurs une activité de compositeur, principalement dans le registre vocal.
Ponctué du célèbre Adagietto qui a acquis une gloire plantaire grâce au film Mort à Venise de Luchino Visconti, le Symphonie Nº 5 de Gustav Mahler est la première des trois symphonies purement orchestrales qui marquent la période médiane du compositeur bohémien. Se détachant de la voix humaine, présente dans les trois symphonies précédentes, Mahler a abordé dans cet ouvrage une nouvelle forme de pensée symphonique, où la polyphonie joue un rôle déterminant. Composée au cours des été 1901 – l’année de la rencontre avec sa future épouse Alma – et 1902, l’œuvre a été créée sous la direction de son auteur à Cologne, le 18 octobre 1904. Mahler a ensuite retouché l’instrumentation à plusieurs reprises au cours des cinq années suivantes.
Évolution des ténèbres vers la lumière, la Cinquième symphonie de Mahler comprend trois parties, constituées respectivement des deux premiers mouvements (introduits par une marche funèbre), du Scherzo médian et des deux derniers mouvements. Le célèbre Adagietto qui ouvre le volet final de l'ouvrage a été qualifié de « musique sphérique » par le compositeur lui-même. Dédié aux seules cordes (accompagnées par la harpe), ce rêve de paix intérieure et de solitude serait une déclaration d'amour à Alma, que Mahler a épousée alors qu'il travaillait à sa Cinquième Symphonie.