CLASSICS 180° – la tournure de ce concert
Découvrez les multiples facettes de l'œuvre de Robert Schumann. La Staatskapelle de Dresde et son nouveau chef attitré, Daniele Gatti, ont élaboré un riche programme dédié à au compositeur romantique comprenant le Concerto pour violon, la Symphonie N°3 et des suppléments féeriques. La soirée débutera par une présentation de l'œuvre et de la vie de Schumann par Frank Peter Zimmermann, violoniste de renommée mondiale, et Daniele Gatti lui-même.
***
Concert programme as PDF
Fondée en 1548 sous le règne du prince-électeur Moritz de Saxe, la Staatskapelle Dresden est l’un des plus anciens orchestres au monde. Parmi les anciens chefs attitrés de la phalange figurent des compositeurs renommés comme Heinrich Schütz, Johann Adolph Hasse, Carl Maria von Weber ou Richard Wagner, qui avait désigné l’ensemble comme son « harpe merveilleuse ». Régulièrement classée parmi les meilleures phalanges au monde, cet ensemble de tradition se produit tant sur la scène symphonique que dans la fosse du Semperoper, où il se produit dans quelque 260 opéras et ballets par saison. Entre 2013 et 2022, la Staatskapelle Dresden était orchestre résident du Festival de Pâques de Salzbourg. Il soutient aussi la relève musicale par le biais de son partenariat avec le Gustav Mahler Youth Orchestra.
Chef attitré du Teatro del Maggio Musicale Fiorentino et directeur musical de l’Orchestra Mozart, Daniele Gatti est également Conseiller artistique du Mahler Chamber Orchestra depuis 2016. L’année 2024 marque son entrée en fonction comme chef attitré de la Staaskapelle Dresden. La carrière de ce musicien formé au Conservatoire Verdi de Milan l’avait auparavant conduit à la tête du Royal Philharmonic, de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia Roma, de l’Orchestre National de France et du Royal Concertgebouw Orchestra. Très actif dans le répertoire lyrique, Daniele Gatti a aussi été directeur musical du Teatro Comunale de Bologna et de l’Opéra de Zurich. Il se produit régulièrement sur les grandes scènes d’opéra internationales et a été l’un des rares Italiens invités au Festival de Bayreuth.
Une musicalité généreuse associée à une technique brillante et une vive intelligence sont des atouts qui valent à Frank Peter Zimmermann d’être l’un des violonistes les plus remarqués de la scène internationale. Depuis trois décennies, ce natif de Duisburg interprète la plupart des grands concertos du répertoire, mais est aussi le créateur de nouvelles œuvres de compositeurs tels que Magnus Lindberg, Matthias Pintscher, Augusta Read Thomas ou Brett Dean. Passionné de musique de chambre, il a créé le Trio Zimmermann avec l’altiste Antoine Tamestit et le violoncelliste Christian Poltéra et donne des récitals aux côtés de Martin Helmchen ou Dmytro Choni. Lauréat de nombreux prix et distinctions, le musicien allemand joue sur le violon « Lady Inchiquin » construit par Antonio Stradivari en 1711.
Au printemps 1853, Schumann a entendu Joseph Joachim interpréter le Concerto pour violon de Beethoven. Subjugué par le virtuose hongrois, il a aussitôt composé à son intention son propre Concerto pour violon. Joachim a d’abord chaleureusement accueilli l’ouvrage, avant de se plaindre « d’affreux passages » dans le dernier mouvement. D’entente avec Clara Schumann et Brahms, le concerto n’a donc jamais été publié. Il n’a même pas été joué avant sa redécouverte en 1933 grâce aux dons de voyance de la petite-nièce de Joachim. Ce n'est qu’en 1937 que ce chef-d’œuvre romantique a enfin connu sa résurrection à Berlin.
Même si Robert Schumann n'a composé que quatre symphonies, sa contribution à l'histoire du genre ne saurait être surestimée. Chacune de ces œuvres met l'accent sur des points particuliers, tant sur le plan de la forme que du contenu : La n° 3, composée dans l'exaltation de la nouvelle étape de la vie à Düsseldorf, élargit le nombre traditionnel de mouvements à cinq et établit des relations thématiques entre les mouvements. De plus, elle fait naître des images en nous lors de l'écoute : Dès le début, on a l'impression d'entendre le Rhin passer, le quatrième mouvement évoque une cérémonie solennelle dans la cathédrale de Cologne – la symphonie porte donc à juste titre son surnom de « rhénane ».